The Black Stallion Country Line Dancers Tournai

The Black Stallion Country Line Dancers Tournai

Une histoire de Line Dance

Cette fin du XX° siècle a vu des changements dans bien des domaines, économique, social, climatique… même nos divertissements n’ont pas échappé à ces mutations.

 

Et si la Line Dance n’en est qu’un épiphénomène il mérite cependant par son ampleur qu’on s’y attarde un peu. Partie des US et gagnant l’Australie c’est une véritable déferlante qui est venue s’échouer sur notre vieux continent provoquant un véritable raz de marée de danseurs…

 

La danse et la musique qui d’évidence la présuppose vont de pair. Plaisirs simples, issus de pratiques ancestrales, toutes deux font de l’émotion leur langage universel et toutes deux pour ce qui est de leur forme la plus populaire prennent leur source dans le folklore et la tradition.

 

Aujourd’hui, le foisonnement des clubs et des associations où se pratique la Line Dance, de même que la multitude des musiques qui l’accompagnent nous amènent à nous demander ce qui a pu déclencher ce véritable big bang chorégraphique et musical…

 

Est-il né du hasard ou de la nécessité ?

 

Quelle place notre société de loisirs va- t elle lui accorder, simple produit de consommation vite dilué comme une savonnette dans une utilisation trop intense, ou phénomène social qui va perdurer bien au delà du nouveau millénaire ?

 

Il ne s’agit certes pas d’en faire ici l’exégèse, d’autres plus experts s’y sont déjà exercés. Ce modeste essai n’a qu’un but pragmatique : apporter des éléments de réponse aux questions que l’amateur de Line Dance peut se poser devant la palette aussi large que diversifiée des chorégraphies et des musiques qui lui sont aujourd’hui proposées.

 

 

La Line Dance où, quand, comment et pourquoi ?

 

La line dance pour s’en tenir à une définition stricto sensu est une danse populaire qui se présente aujourd’hui sous une forme chorégraphiée selon des termes spécifiques portés sur une feuille de danse. Elle consiste en une séquence de pas répétée à l’identique par un groupe de danseurs symétriquement placés sur une ou plusieurs lignes et regardant dans la même direction (l’un des 4 points cardinaux) appelée mur.

 

La danse se définit par le nombre de comptes (nombre total de pas) et peut être de 32, 48, 64

comptes voire plus, selon la difficulté, et le nombre de murs (2 ou 4 en général).

 

Mais s’en tenir à cette définition est réducteur à plus d’un titre, d’abord parce que la "Line Dance" inclut des chorégraphies non seulement en lignes mais de face (contra-danse), ou même en cercle.

 

Ensuite parce qu’abstraction est ici faite de la musique alors qu’elle est de première importance quand on sait combien elle divise la vaste communauté des danseurs en ligne.

 

Eternelle querelle des anciens et des modernes, entre partisans inconditionnels de country authentique au plus près de ses racines, et ceux sans doute plus nombreux, mais aussi plus éclectiques dans leurs choix des chorégraphies et des musiques, pour ne voir dans la line dance qu’un agréable passe-temps.

 

Particularité de la line dance : une danse sans partenaire.

 

Si l’on exclut de notre propos les danses tribales (africaines, amérindiennes) et les danses traditionnelles et folkloriques qui sont toutes l’expression collective d’une culture primitive et rurale, ce n’est que plus tard, dans les sociétés plus policées, avec la recherche du divertissement personnel, qu’apparaissent les danses plus élaborées, pratiquées dans un environnement moins rustique, appelées danses de salon. Ce sont pour la plupart des danses avec partenaire, dites encore danses en couple. Or la line dance, tout au moins telle que définie ci-dessus, fait partie des danses sans partenaire d’apparition récente.

 

Pratiquée par un large public de tous âges et de tous horizons, elles connaissent aujourd’hui un tel succès qu’il y a lieu de se demander si elle ne va pas bien au delà d’un simple phénomène de mode.

 

Il faut en effet remonter aux années 50 et au rock n‘roll pour voir apparaître un événement similaire dans le divertissement. Les jeunes toujours à la recherche de nouvelles distractions, ont trouvé dans cette danse qui obéit à la musique et au balancement rythmé des noirs, un moyen de contestation pour casser le formalisme des danses traditionnelles pratiquées

par leurs aînés. On s’agite face à l’autre en ne se touchant presque plus. On rompt avec le style du cavalier qui enlace sa cavalière, en s’assumant seul du début à la fin. C’est l’époque du rockabilly né du rythm and Blues avec Bill Haley, Elvis et les autres…

 

Avec cette fièvre des ados américains qui a soulevé en son temps l’indignation des ligues bien pensantes apparaissent la libéralisation des mœurs, l’éclatement des barrières sociales et les revendications de droit et de justice pour les minorités (libération féminine, disparition de la ségrégation etc.).

 

Né outre atlantique le phénomène Rock N’Roll, devenu le mouvement emblématique de changements sociaux importants, essaimera par la suite sa contestation dans le monde.

Bien d’autres danses suivront qui n’auront pas et pour cause l’impact du rock n’roll. Ainsi

apparaîtront et disparaîtront tour à tour pour n’en nommer que quelques unes, celles des années twist, du mouvement hippie où chacun intériorise sur son nuage, du style disco ses paillettes ses strass et ses boites branchées, avec le madison, le mashed potatoe, puis viendront le jerk, le vogging (Madonna) et autres danses d’un moment (fad dances) toutes aussi vite oubliées, comme la récente et déjà défunte macarena dont l’indigence musicale n’a pas subsisté au verdict impitoyable du temps.

 

On remarquera d’ailleurs qu’à l’instar du Rock N’Roll, seules laisseront quelques traces les danses qui se rattachent à des mouvements profonds de société comme peut être celles de l’époque hippie avec sa philosophie du « peace and love » ou encore le hip hop, danse sportive et acrobatique, et le rap, expression de rage violente en réponse à des frustrations.

 

Spécificité de la line dance par rapport aux danses sans partenaire :

 

  • Plus de figures libres. On ne s’agite plus dans des mouvements débridés et personnels mais dans une liberté limitée, implicitement consentie, d’obéissance à un groupe.
  • Divertissement personnel certes mais dans une expression collective !
  • Danse sans partenaire, mais singulièrement structurée au contraire des danses précédentes, individuelles et pour la plupart anarchiques dans leur exécution.
  • Pas question ici de se singulariser. On ne danse plus seul mais en groupe, avec l’obligation première de se mettre à plusieurs pour former des lignes, et obéir scrupuleusement à des mêmes codes, de pas et de directions, formalisés sur une feuille de danse. Il est impératif de suivre la chorégraphie et respecter « l’étiquette » de la piste, sous peine de porter atteinte à l’autre, et à la danse elle-même, laquelle repose dans la symétrie d’un ensemble dont chacun porte la responsabilité.
  • Le divertissement est alors collectif, dans un sentiment profond d’appartenance à une communauté, la communauté des danseurs en ligne.

 

 

GENESE DE LA COUNTRY LINE DANCE

 

Si les avis sont partagés quant à l’origine exacte de la Country Line Dance tous s’accordent à reconnaître, tout au moins pour celle qui se pratique sur la plupart des pistes de danse aujourd’hui, que son succès sinon son explosion remonte à l’année 1992 quand le chanteur country Billy Ray Cirrus, dévoyé un temps dans la pop comme d’autres après lui hélas, soucieux de retrouver son public traditionnel et booster ses ventes de disques, fait appel à Mélanie Greenwood pour écrire une chorégraphie sur « Achy Breaky Heart » une chanson de sa composition.

 

Ainsi naîtrala Country LineDance proprement dite, qui sera dansée jusque dans le Grand

Ole Opry, et obtiendra sa consécration dans le temple même dela Country Musicà Nashville.

 

Dés lors son succès ne cessera d’augmenter, dépassant toutes les prévisions. A tel point qu’on ne saura plus si c’est la musique qui fait vendre la danse ou la danse qui fait vendre la musique tant est grande la fusion entre les deux. Chacun « s’éclate » dans un ensemble, au son d’une musique accessible à tous, dans des mouvements qualifiés de « libératoires et jubilatoires ».

 

Débordant les US, la Country Line Dance va bientôt gagner une grande partie de la planète et prendre très vite contre toute attente, l’allure d’un véritable phénomène social, bien au-delà d’une simple opération commerciale.

 

On attribuera ce fulgurant succès, outre-Atlantique, à un double coup de génie : l’action conjuguée d’une chorégraphe avisée et d’une énorme opération de marketing. Conditions sans doute nécessaires à une réussite assurée sur le continent, qui ne seront toutefois pas suffisantes pour expliquer une telle expansion hors de ses limites. L’habileté de Mélanie Greenwood ne fait aucun doute, qui a su puiser dans les racines profondes de la culture américaine, en associant aux valeurs traditionnelles de la musique country, une danse fortement teintée (sinon issue) de son folklore dans ce qu’il a de plus spécifique : simple, accessible à tous, populaire, 32 comptes 4 murs (Achy Breaky Heart).

 

Car la Country Line Dance n’a pas surgi ex-abrupto de nulle part et si, en des temps plus reculés elle n’avait pas encore la forme exacte que nous lui connaissons aujourd’hui elle en avait cependant les germes.

 

En suivant son évolution on s’aperçoit qu’elle fait partie intégrante des Danses Country

Western lesquelles peuvent être considérées, au même titre que la musique country qui d’évidence les accompagne, comme un « melting pot » des cultures importées d’Europe.

 

 



04/10/2011
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