The Black Stallion Country Line Dancers Tournai

The Black Stallion Country Line Dancers Tournai

Honky tonk

Une autre variante de la country-music, devint populaire, particulièrement parmi des habitants blancs et pauvres du delta du Mississippi. Ce style originaire d'une zone à cheval sur Texas, Oklahoma, sud de l'Arkansas et Louisiane anglophone, fut appelé Honky tonk, ou musique de bastringue, de boîte de nuit. Ce nom Honky-tonk dérive du style de bars dans lesquels il est habituellement joué, c'est une musique pour boire et danser. Le Honky Tonk fut la transformation du "Hillbilly" rural en une musique adaptée au contexte des grandes cités.

 

Bob Wills et ses "Texas Playboys" définirent ce style comme "un peu de ceci, et un peu de cela, un peu du noir et un peu du blanc… juste assez fort pour vous garder de penser trop et d'aller commander un whiskey." 

 

 

  

Al Dexter connu son hit avec "Honky Tonk Blues" et sept ans plus tard avec "Pistol Packin' Mama". 

 

 

 

 

Ernest Tubb fut le précurseur de ce genre en 1942, mais ce fut Hank Williams qui le rendit populaire à la fin des années 1940. La vie de ce dernier, le plus vénéré sans doute de tous les artistes de country par les amateurs de sincérité autant que de profondeur, résume la question : Blanc, d'origine rurale, très modeste, à l'adolescence urbaine mais encore dans le Sud, alcoolique pour contrer un handicap physique, ayant de ce fait peine à honorer les rendez-vous professionnels, mort prématurément à 29 ans mais à l'apogée d'un art acquis heureusement très jeune. 

 

 

 

 

 

 

L'artiste de Honky tonk Webb Pierce fut aussi très populaire du genre dans les années 1950, avec 13 singles placés numéro 1 pendant 113 semaines. Parmi ses autres représentants, citons également Cowboy Copas, Little Jimmie Dickens, Loretta Lynn et Hawshaw Hawkins. De nos jours, Dwight Yoakam, Alan Jackson, mais aussi George Strait, se réclament de ce style.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme le Saloon fait partie intégrante du décor de Western, le Honky Tonk a imposé son image musicale dansla Country Musicdès la fin des années 30. C’est principalement le Texas qui est à l’origine de cette mode qui va se développer parallèlement à celle de ses cow-boys chantants dont raffole le cinéma (Gene Autry et Tex Ritter). A côté de ces images propres et optimistes, où le bon garçon embrasse la fragile fiancée sur fond de soleil couchant, existe toute une réalité sociale et musicale, dont celle des “bistrots musicaux” appelés bientôt « honky tonks ».

 

 

 

 

Ce Honky Tonk est encore le symbole du lieu mal famé où, les vendredis et samedis soirs, le travailleur vient s’étourdir dans la musique, la danse, l’alcool, le jeu et le sourire des filles. Du plus petit bouge rural aux clubs urbains, on rencontre tout un peuple, de l’ouvrier au fermier, qui vient oublier ses peines dans l’étourdissement des rythmes ou la consolation éphémère d’une ballade qui fait “pleurer dans la bière”. Peu à peu, en s’adaptant aux exigences du lieu, un genre musical s’est imposé, qui reste encore aujourd’hui un des plus vivaces de la musique country.

 

Le terme Honky Tonk lui-même est ancien. A la fin du XIXème siècle, le honk-a-tonk désigne d’abord un bal de village ou de communauté où se retrouve une foule excitée par la fête. Dans les années 1930, alors que pèse le couvercle moral dela Prohibition, l’expression deviendra plus courante à mesure que se développeront des clubs ruraux permanents en marge des villages ou dans les bas quartiers des villes. Ils proposent leur alcool local et de la musique, grâce à un orchestre de passage ou à un simple juke box. Chacun peut ainsi, pour un nickel, entendre sa ballade préférée le temps de siroter une bière. Et en un peu moins de trois minutes, on obtient, sinon le bonheur, du moins l’évasion au-delà de la route poussiéreuse, des traites à régler, des ordres du patron ou des peines de cœur.

 

 

 

 

 

 

Bienvenue au Honky Tonk : Howdy Folks ?

 

Dans un espace souvent réduit, où se frottent parfois une centaine de personnes entassées sous un plafond bas, un long bar aligne son comptoir. Comme dans le saloon de la conquête de l’Ouest, les tabourets et les repose-pieds complètent quelquefois le décor, mais le confort est succinct : debout, on danse, on se fatigue, on a chaud et l’on consomme plus ! En face du bar, une petite estrade occupe le coin pour le groupe de musiciens, qui doit parfois être protégé des jets de bouteilles par un grillage de poulailler ! Un petit étal contigu propose de quoi se restaurer, souvent du poulet frit, tandis qu’un second rayon cache à peine les préservatifs.

 

Les clubs les plus riches peuvent payer des orchestres, possèdent des billards et des tables de jeu. Quant aux moins fortunés (jook joint) ils se contentent d’un juke box. Un parking, judicieusement bordé d’arbres ou de barrières en planches, rend plus discrète la visite des maris en goguette. Sans être officiellement un bordel, plus d’un honky tonk autorise cependant l’entrée de filles peu farouches qui suivront volontiers un client dans sa voiture. C’est que la misère, comme partout dans le Sud des années dela Dépression, impose ses contraintes et multiplie d’autant les besoins de rêves.

 

La foule est diverse, avec souvent la présence de jeunes consommateurs, tôt initiés à la boisson virile (les enfants sont admis... avec leurs parents !). Car dans le Sud un “boy” doit apprendre à boire et à s’amuser, comme tous ces travailleurs qui viennent là gagner cruellement leur paie hebdomadaire. Après la gueule de bois, ils trouveront peut-être, dans l’office du dimanche, un espoir de rédemption.

 

Musicalement, dans tout le Texas des années 30 et 40, c’est d’abord le Western Swing qui domine dans les clubs de danses, avec les images tutélaires de Milton Brown (jusqu’à sa mort, en 1936) et surtout de Bob Wills. Cette musique de danse, qui rappelle un peu le boogie, procure l’étourdissement bienfaiteur et s’adresse aussi aux vrais amateurs qui profitent des joutes entre instrumentistes et des prouesses vocales. On se déplace d’ailleurs au gré de la réputation des orchestres pour en apprécier la virtuosité. Souligné de cris et d’encouragements, ponctué de solos trépidants, le Western Swing est la musique par excellence de la plupart des Texans et plus d’un honky tonk résonne encore des airs des Texas Playboys...

 

En même temps, dela Grande Dépressionàla Deuxième Guerremondiale,la Country Musica perdu peu à peu de son innocence à la fois dans son attitude (de plus en plus commerciale) et ses thèmes qui se durcissent avec la crise économique. Le honky tonk est alors un des creusets de la culture populaire qui exprime là sa difficulté de vivre et son envie d’oublier. Le son est fort, électrifié, bientôt appuyé par une batterie accentuée et des guitares électrifiées ou des pedal-steel car il doit être entraînant, et souvent couvrir les cris et les bagarres. Parallèlement aux morceaux de bravoure, enlevés et entraînants, des ballades tristes (weepin’ songs et cheatin’ songs) expriment la mélancolie et appellent la consolation dans des chants pleins de hoquets, d’accent nasal, de modulations et de diction parfois ralentie comme une plainte.

 

On peut voir là une des rares formes acceptées de faiblesse dans l’image du mâle : car les pleurs, noyés dans la bière et l’espoir toujours renouvelé d’une vie meilleure, sont presque “existentiels”. Face à la rudesse des patrons et aux cœurs brisés par les femmes, la ballade évoque la part d’universel que chacun retrouve dans l’évocation de ses problèmes. Il n’est donc pas étonnant que le divorce (ou les variations sur les tromperies passagères) soit un des sujets privilégiés dans ce contexte.

 

Les populations de petites gens qui luttent contre la misère profitent ainsi de retrouvailles, entre ouvriers d’usines, routiers, ou manœuvres. Leurs souhaits de foyers stables, de gains d’argent et de réussite sociale sont aussi inaccessibles quela Cadillacdont ils rêvent. Mais au moins jouissent-il de ces espoirs, tandis que, le plus souvent, le destin garde tout son tragique :la Cadillac servira quasiment de cercueil à Hank Williams et sera le premier cadeau d’Elvis Presley à sa maman.

 


 

Après la Deuxième Guerre mondiale, avec le retour des hommes, le honky tonk est une manière de continuer la tradition du bal rural. D’autant qu’on peut même reprendre, avec une expérience renouvelée, un des exercices préférés de certains fêtards : la bagarre, devant laquelle tout orchestre connaît la consigne : « play louder » (jouez plus fort !). Tous ces éléments donnent au honky tonk une sorte de fonction sociale en marge de la vie ordinaire, si bien qu’on a pu parler parfois, à son sujet, et sans doute à juste titre, de « psychiatrie » du pauvre.

 

 

Les Pionniers Texans :

 

Au début des années 30, le texan Al Dexter (1902-1984) est accompagné d’un groupe de musiciens noirs (n’en déplaisent aux “puristes » bas du front qui prônent la séparation des couleurs). Les liens musicaux entre les communautés Blanche et Noire sont évidents, même sila Ségrégationet le commerce du disque s’attacheront à préserver, le plus possible, des groupes et des publics homogènes. Mais au-delà de la triste réalité du racisme, la musique s’améliore dans tous ses métissages.

 

Avec ses Troopers, Al anime donc les honky tonks avant de tenir lui-même un bar, le Round-Up Club, à Turnertown, dans l’Est du Texas, une région de champs de pétrole. En 1936, Al Dexter dit découvrir l’expression “honky tonk” et le28 novembre 1936 il grave Honky Tonk Blues pour Vocalion, première mention du terme dans une chanson country. Débute alors une mode qui va se répandre un peu partout. En 1943, Al Dexter sort Pistol Packin’ Mama qu’il dit avoir composée sur la structure de Take Me Back To Tulsa de Bob Wills. Les paroles s’inspirent d’un fait divers local : une de ses serveuses a été poursuivie par une femme jalouse armée d’un pistolet.

 

Pistol Packin’ Mama est le premier titre country à entrer dans le Your Hit Parade (malgré la censure, à l’époque, du mot beer !) et son succès est énorme (trois millions d’exemplaires vendus en deux ans, avec de nombreuses reprises par Bing Crosby, Frank Sinatra, les Andrew Sisters - qui régalent les G.I’s de leurs vocalisent en harmonie - et même, plus tard, Gene Vincent). Le magazine Life qualifie même ce succès national de earache (scie musicale) tant il est diffusé partout et sans arrêt jusqu’à plus soif ! Al Dexter est alors une vedette : il occupe les radios, chante à des rodéos, achète bientôt un hôtel et un club (à Dallas) et fait des placements financiers. Il a même composé des instrumentaux comme Saturday Night Boogie et Guitar Polka. A la fin de la guerre, il est grandement fêté par les opérateurs de juke box comme un de leurs meilleurs éléments !

 

A côté de cette réussite, d’autres titres et musiciens sont dans la même mouvance. C’est que les thèmes du honky tonk sont devenus un véritable état d’esprit qui s’élargit à d’autres notions sentimentales : bientôt apparaissent le remords, le souci constant de l’existence, les cris d’abandon, et les lamentations sur une angoisse quasi permanente, qu’il s’agisse de peine de cœur ou de solitude face à la vie qui se consume trop vite avant la découverte de l’au-delà.

Floyd Tillman, texan, fait triompher It Makes No Difference Now (1938) Each Night At Nine (1944), I Love You So Much It Hurts (1948) et Slippin’ Around (1949) l’archétype du cheatin’ song.

 


 

Ted Daffan, né en Louisiane, mais élevé au Texas, est à la fois steel guitariste et auteur de Truck Driver’s Blues pour Cliff Bruner et son western swing. Puis il  lance sa carrière en solo, avec les réusites de Worried Mind, No Letter Today, Born To Lose (1942) I’ve Got 5 Dollars And It’s Saturday Night.

 

Hank Thompson & His Brazos Valley Boys forment un groupe polyvalent. A l’aise dans le western swing, ils sont aussi un bon pop dance orchestra et abordent le honky tonk avec le même succès, restant pendant longtemps un des groupes les plus appréciés du public avec des titres comme Whoa Sailor (1946), The Wild Side Of Life (1952), Honky Tonk Girl, Smoky The Bear.

 

Ray Price, avec des sons country de pedal-steel et fiddle en solo, une basse électrique, une pulsion parfois proche du rockabilly et des refrains en duos en harmonies donnera également quelques belles pièces qui ont marqué leur temps : Crazy Arms, City Lights, I’ve Got A New Heartache.

 

 

De Nashville à Bakersfield

 

Bientôt une deuxième génération reprend le flambeau avec la même énergie. L’archétype du vocal modulé est sans doute Lefty Frizzell, texan lui aussi, qui va marquer de sa voix tout l’univers de la chanson country : Got The Money, I’ve Got The Time (1950) I Love You A Thousand Ways, I Want To Be With You Always, Long Black Veil (1956). Ce style sera suivi par George Jones (et ses déboires éthyliques) et bien d’autres musiciens récents qui l’intégreront dans les règles du marché dela New Country.

 

Mais en attendant, alors que triomphe le rock ‘n’ roll qui trouve sa place dans tout un nouveau public adolescent, perdure un marché important d’amateurs de “bonne vieille musique country” qui devra à la fois s’accommoder du Nashville Sound commercial et de réussites individuelles, comme celle d’un Johnny Horton qui a également poursuivi cette esthétique (Honky Tonk Man, 1956).

 

Il est impossible d’évoquer tous les artistes qui vont accaparer l’énergie de cette musique, à commencer par le grand Hank Williams, qui saura, mieux que personne, cristalliser les attraits du sexe, la fascination des femmes, et la présence imminente de la mort. De même Hank Snow, avec I’m Movin’ On (1950), The Rhumba Boogie (1951), qui préfigure aussi l’émergence toute proche du rock ‘n’ roll, autre musique de danse. Un titre de Faron Young résume sans doute bien ces attraits : Live Fast, Love Hard And Die Young (1955).

 


Tous les grands, comme Ernest Tubb, qui apporte le Honky Tonk au Grand Ole Opry (Walking The Floor Over You (1941), Drivin’ Nails In My Coffin (1946) ou Webb Pierce (Slowly 1945, avec la première pedal steel sur disque puis Wondering (1952), ou encore Honky Tonk Song (1957) déclinent le concept de cette musique à la fois sauvage dans ses thèmes et policée dans ses apparences, avec leurs costumes à paillettes, sortes de paroxysme du vêtement du dimanche qu’ont met pour sortir, se marier, ou aller à l’office.

 

Notons également l’importance de Bakersfield, une ville située à150 kmau nord de Los Angeles. Cette région d’immigrés venus des états centraux et du Sud pendantla Depression(qu’on songe aux Raisins dela Colère) compte beaucoup de clubs (Corral) et pas mal de musiciens de talent, à mi-chemin entre la poussière des campagnes et les néons d’Hollywood.

 

On trouve ainsi Merle Travis ou Joe Maphis qui a composé Dim Lights Thick Smoke And Loud Loud Music : un titre expressif s’il en est, que lui a inspiré le Blackboard, un honky tonk de Bakersfield dans lequel, selon Bonnie Owens, on se battait même avant de boire ! Tommy Collins et son guitariste Buck Owens qui, avec ses Buckaroos commence une carrière dès 1956 (cf Act Naturally en 1963 avec l’apport de Don Rich à la guitare). Puis Wynn Stewart et bien sûr Merle Haggard (Strangers, 1965) qui a composé quelques chansons immortelles sur des thèmes qu’il a personnalisés dans une écriture plus intime, assimilable à une véritable forme de poésie populaire : la prison, l’alcool, l’amour, la vie nocturne, le patriotisme, les villes, le travail des ouvriers, etc., (Mama Tried, Hungry Eyes, Workin’ Man Blues).

 


Ainsi peu à peu le honky tonk est devenu le cœur de la country music et définit même une habitude de vie, un état d’esprit. On sort honky tonkin’, dans un comportement rituel au volant de sa voiture, et c’est sans surprise que les humoristes résumaient ainsi le comportement de chacun : “je ne mets jamais mon clignoteur le vendredi soir, tout le monde sait où je vais !”

 

L’ange du Honky Tonk

 

Le Honky Tonk Angel, correspondant féminin du concept évoqué plus haut, est tout autant à l’honneur, avec deux des plus grandes chanteuses du monde de la country, Kitty Wells et Patsy Cline. Dans l’après-guerre mondiale, les femmes ont gagné une forme d’émancipation, leur rôle social s’étant accru à la fois dans les usines et les hôpitaux. En même temps, avec le retour des “good old boys”, le taux de divorce est en hausse, et l’Amérique affronte de nouveaux démons : c’est désormais un monde inquiet dans l’ère atomique. L’alcool et le sexe ne sont plus considérés comme des péchés aussi graves, du moins par les plus jeunes, dans un contexte qui voue sa réussite à la consommation matérielle.

 

Kitty Wells : née à Nashville en 1919, elle a chanté dès l’âge de 17 ans. Elle travaille avec Johnnie & Jack, prend le temps de faire des enfants et, en 1952, elle affronte seule les studios. Ainsi, à 33 ans et mère de trois enfants, elle sort It Wasn’t God Who Made Honky Tonk Angels (1952), une réponse qui propose le point de vue féminin au Wild Side Of Life de Hank Thompson. Le succès est immédiat et immense. Kitty va désormais chanter dans la même optique féminine (et pas encore féministe, mais le chemin est bien défriché !) : la culpabilité, le remords, la solitude, les aventures, tous les sentiments sont analysés et mis en mélodies, sans oublier cette affirmation constante d’être une femme dans un contexte de country music où le mâle dominait.

 


 

D’autresréponses à des succès se dessinent : Paying For That Back Street Affair (après Back Street Affair de Webb Pierce), My Cold Cold Heart Is Melted Now (après Cold Cold Heart de HankWilliams), I’ll Always Be Your Fraulein (aprèsFrauliende BobbyHelms). Kitty Wells règne encore sur la country music avec After Dark, Honky Tonk Waltz ou The Life They Live In Songs. En même temps, elle mène pourtant une vie calme et rangée, publie des livres de cuisine, reste la fille du Sud modèle, religieuse, bonne mère et bonne épouse. Pendant 10 ans, elle est en tout cas la vedette n°1 pour les magazines Cashbox et Billboard, et justifie pleinement son titre de Queen Of Country Music.

 

Patsy Cline (1932-1963) : bien qu’ayant émergé dans le succès cinq ans seulement après Kitty Wells, elle est de la génération suivante. La country music affronte alors la réussite du rock ‘n’ roll et répond avec ses moyens musicaux, dont le Nashville Sound sera une des clés majeures. Ses chansons sont le plus souvent beaucoup plus posées que sa propre vie : chanteuse à 14 ans, avec une rage peu commune de réussir, elle connaîtra pas mal d’excès, dans ses relations (mariage/ divorce) sa vie (accident) et ses habitudes (boisson, aventures, etc). En 1957 paraît son premier succès, Walking AfterMidnight,suivi de beaucoup d’autres (I Fall To Pieces, Crazy). Et sa carrière ne s’arrêtera qu’avec le tragique accident d’avion qui provoque sa mort en 1963.

 

Ces deux femmes ont influencé toutes leurs “filles” musicales jusqu’à aujourd’hui, de Emmylou Harris à Tanya Tucker, de Loretta Lynn à Dolly Parton, de K. D. Lang à Libbi Bosworth.

 


 

 

Les successeurs : le honky tonk est partout

 

Dans l’abondante production des années 50, on pourrait encore citer Carl Smith, Jimmy Dickens, Webb Pierce, Faron Young, Hank Snow, Tennessee Ernie Ford, The Maddox Brothers & Rose (qui ont gravé le beau Honky Tonkin’) etc.

 

De même, beaucoup de clubs deviendront célèbres sur le plan national, surtout au Texas : le Gruene Hall, le plus ancien club rural, le Gilley’s (Houston), le Billy Bob’s (Dallas), avant que la mode ne déborde jusqu’au Palomino (North Hollywood, Californie).

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Au plus fort du Nashville Sound et de la sophistication des costumes Nudies, beaucoup de chansons reprennent les thèmes récurrents, que seul l’humour, dans sa forme polie du tragique, aide sans doute à supporter : « ma femme est partie avec mon meilleur ami, mais IL ne me manque pas du tout ». Et quel aplomb faut-il avoir pour dire, sans faire fuir la compagne qu’on enlace sur la piste de danse : « ne pleure pas sur mon épaule chérie, tu vas faire rouiller mes éperons »...

 

En 1961, paraît le premier album live de country music, enregistré par Hank Thompson à Las Vegas. Il débute par le titre Honky Tonk Girl (avec solo de trompette !). Dix ans plus tard environ, le genre n’est pas éteint, loin de là. Honky Tonk Heroes, l’album de Waylon Jennings, avec 9 chansons sur 10 de Billy Joe Shaver, relance cette esthétique qui va bientôt se fondre dans le concept des Outlaws où le rejoindront Johnny Cash, Kris Kristofferson, Willie Nelson, etc. et beaucoup des vedettes actuelles.

 

Et en 1980 encore le film Urban Cowboy (avec John Travolta) redonne un coup d’éclairage à la mode du club et du costume cowboy, en faisant passer de nombreux amateurs du disco au Line Dance. Les clubs ont alors gagné en respectabilité et le public urbain retrouve dans les honky tonks une sorte de réminiscence des plaisirs campagnards et simples : danser, boire, apprécier la bonne musique, boire encore un petit peu et se battre un peu au besoin !

  

Depuis une quinzaine d’années, de nombreux artistes trouvent dansla New Countrydes échos de ces grands aînés : Randy Travis, George Strait, Dwight Yoakam, Alan Jackson. Plus récemment, Dale Watson qui qualifie le Little Longhorn Saloon du honkiest tonkiest beer joint ou Wayne Hancock avec ses Thunderstorms And Neon Signs perpétuent les mythes.

 

Comme dans le beau film de Clint Eastwood, Honky Tonk Man (1982) le destin du chanteur vaincu par la maladie et l’alcool face au sublime de sa musique, rejoint le tragique de chacun.

 


 

En ce sens, dans ce pays où la musique est comme un acte religieux, tout le monde est encore un peu tributaire de ces atmosphères de bars mal famés. Et tant que durera le plaisir de la tentation, on peut supposer que le Honky Tonk survivra comme un des terrains de jeu préférés du Diable. ©

 

Jacques BREMOND © Co-auteur, avec Gérard Herzhaft du Guide de la Countryet du Folk (Ed. Fayard, 600p, 1999) et éditeur du fanzine Le Cri du Coyote (BP 48, 26170Buis-les-Baronnies, cricoyote@orange.fr)

 

Quelques disques pour commencer une collection sur ce genre musical :

 

Country Music : Changing Times1940-48(Bluegrass, Honky Tonk, West Coast, Western Swing). Frémeaux & Associés FA 173. Double coffret par Gérard Herzhaft, le meilleur spécialiste français de cette musique.

 

Columbia Country Classics (Sony) : 5 volumes, dont surtout les deux premiers : The Golden Age et Honky Tonk Heroes

 

Kitty Wells : The Queen Of Country Music1949-58(Coffret bear Family) ou la sélection Country Music Hall Of Fame (CMA)

 

PatsyCline: The Patsy Cline Collection (MCA) : coffret 4 CD, Live At The Opry (MCA)

Al Dexter : The original Pistol Packin’ Mama (Bronco Buster)

 

Bob Wills et ses Texas Playboys étaient un groupe animant les bals. Ils ont réinventé les codes de la musique populaire, en étendant et en effaçant les frontières entre plusieurs genres. Une section d'instruments à cordes était utilisée pour des chansons de variétés jouées à la manière du jazz. Durant les années 1940, le groupe fut l'un des plus appréciés aux Etats-Unis. Mais quand l’engouement pour le Western Swing déclina, il en fut de même pour la popularité de Bob Wills. Il continua cependant à exercer une influence considérable sur les générations suivantes d'artistes de musique country avec son esprit de renégat et son goût pour la virtuosité instrumentale.

 

Ernest Dale Tubb (9 février 1914–6 septembre 1984), surnommé Texas Troubadour, est un parolier et chanteur américain et l'un des pionniers de la musique country. Son plus grand succès, "Walking the Floor Over You" (1941), fut un point majeur du style honky tonk. On lui doit aussi le premier enregistrement de "Blue Christmas" vers1948-49 et qui fut repris ensuite par Elvis Presley. Autre succès de Tubb, "Waltz Across Texas" (1965) qui est devenu un des classique. Durant les années 1960, il enregistra des duos avec la chanteuse Loretta Lynn, dont leur hit "Sweet Thang".

 

Hiram « Hank » King Williams (17 septembre 1923 - 1er janvier 1953) était un chanteur, un guitariste et un compositeur américain qui devint une icône de la musique country et du rock, et l'un des plus influents musiciens du xxe siècle. Adepte influent du style Honky tonk, il enregistra de nombreux disques à succès, et son charisme sur scène ainsi que ses compositions concises alimentèrent sa célébrité. Son catalogue musical est l'une des colonnes vertébrales de la musique country, et on y trouve par ailleurs plusieurs standards pop. Ses chansons ont été reprises par des artistes pop, gospel et rock. Sa légende n'a fait que croître depuis sa mort prématurée à l'âge de 29 ans.

Son fils Hank Williams, Jr., sa fille Jett Williams, et ses petits-fils Hank Williams III et Holly Williams sont aussi des musiciens professionnels.

 

Webb Pierce est un chanteur de musique country et guitariste né le 8 août 1921 à West Monroe, Louisiane. Décédé le 24 février 1991 à l'âge de 69 ans d'une crise cardiaque. Son répertoire va de la musique country, Hillbilly,rockabilly et au rhythm and blues.




18/10/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Musique pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 14 autres membres